Depuis plus de 15 ans, les colonies d’abeilles accusent de nombreuses pertes à travers le monde. Et notamment pour l’abeille que l’on connaît le mieux : Apis mellifera, l’espèce la plus répandue en Europe qui produit le miel, la cire… et qui pollinise les cultures.
Cette dégradation de population n’est pas la conséquence d’un seul facteur. Parmi les différents éléments qui ont mené à cette situation, on peut citer : les pesticides (dans l’agriculture, le jardinage…), le manque de nourriture (expansion des zones urbaines…), la destruction de leur habitat (remembrement…), les prédateurs (varroa, frelon asiatique…) ou encore les maladies (la loque…).
Et pourtant, les abeilles représentent une grande partie des pollinisateurs. Depuis des millions d’années, elles assurent le transfert du pollen vers le pistil permettant la fécondation de la plante. Le pollen et le nectar des fleurs sont d’ailleurs l’essentiel de l’alimentation des abeilles. L’ONU considère que les insectes jouent un rôle vital pour 80 % des plantes à fleurs. Quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux dépendent des pollinisateurs tout comme les épices, le café et le cacao.
Si la pollinisation devait être réalisée par des êtres humains, on estime que cela coûterait environ 153 milliards d’euros dans le monde. Un enjeu écologique et agricole majeur car impactant directement sur l’alimentation mondiale des humains mais également des animaux. Sans le mélange de pollens effectué par les abeilles, les végétaux auraient toujours les mêmes gènes rendant certains aliments plus rares, moins riches en vitamines et minéraux. Cela pourrait entraîner des carences en nutriments engendrant de nombreux problèmes de santé.
Au petit-déjeuner, nous n’aurions plus de jus d’orange, de beurre, de lait, et même le café serait impacté !
Au déjeuner ou au dîner, nous n’aurions plus de légumes, d’épices et la viande se ferait bien plus rare. L’offre se retrouverait bien en dessous de la demande.